«Depuis 2007, des avancées considérables ont été notées, en particulier pour l’allocation adulte handicapé qui a augmenté de 25%, la scolarisation des enfants handicapés (il y en avait 130000 en milieu ordinaire, il y en a maintenant plus de 210000) et l’augmentation des auxiliaires de vie scolaire qui ont donc été multipliés par deux.»
Roselyne Bachelot ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, le 8 juin sur Europe 1
La deuxième conférence du handicap, qui s’est tenue mercredi à Paris, a été l’occasion pour les associations de dresser un bilan mitigé de l’action gouvernementale en la matière. Invitée le jour même d’Europe 1, Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, n’a pas fait dans la demi-mesure pour vanter le bilan du chef de l’Etat en matière de handicap depuis son élection en 2007 : «Il faut savoir que depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, des avancées considérables ont été notées, en particulier pour l’allocation adulte handicapé qui a augmenté de 25% pendant son quinquennat ou la scolarisation des enfants handicapés. Il y en avait 130 000 en milieu ordinaire, il y en a maintenant plus de 210 000. Et l’augmentation des auxiliaires de vie scolaire qui a vu son chiffre multiplié par 2.»
Roselyne Bachelot vante également la multiplication par deux du nombre d’auxiliaires de vie scolaire (AVS). Ce chiffre est parfaitement inexact. Primo, la hausse globale des personnels accompagnants les enfants handicapés est inférieure à ce que prétend Bachelot. Ces derniers sont passés, selon le récent rapport du sénateur Paul Blanc sur la scolarisation des enfants handicapés, de 14 408 en 2007 à 23 261 en 2010. Ce qui représente une hausse de 61% et non un doublement comme le dit la ministre. Mais surtout, cette croissance s’explique essentiellement par l’explosion des contrats aidés, moins qualifiés et plus précaires, que les AVS. Depuis 2007, le nombre d’AVS n’a en fait que faiblement progressé, passant de 9 094 à 11 661. Les emplois aidés, eux, ont bondi de 5 300 à 11 600. Dans son rapport, Paul Blanc déplore cette part croissante des emplois aidés. Le sénateur pointe «la durée très limitée des contrats aidés (six mois ou un an)» qui «ne permet pas une réelle continuité de l’accompagnement» et «empêche les intéressés de capitaliser sur leur expérience», le «niveau scolaire inférieur des emplois aidés qui constitue une limitation certaine à la pertinence de l’accompagnement des enfants dans le second degré», ou encore le fait qu’ils ne disposent pas «d’une formation obligatoire comme les AVS». C’est précisément pour remédier à cet état de fait que Nicolas Sarkozy s’est engagé, à l’issue de la conférence sur le handicap, à recruter des auxiliaires de scolarisation qualifiés pour la rentrée 2011. Et à remplacer progressivement, dès 2012, tous les contrats aidés par des personnels mieux formés.
Alexandre POUCHARD